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Delphine Jaulhac, la créatrice

Issue des Arts Décoratifs j’ai suivi une double formation design textile et produit. Depuis plusieurs mois je mène mes recherches en design dans l’atelier familial.

Cette première collection est l’histoire de la transmission d’un savoir-faire entre un père et sa fille et de son dépassement. Ancien sculpteur sur ivoire, mon père a délaissé sa première passion par nécessité il y a 30 ans. Durant toute mon enfance son passé de sculpteur m’apparaissait comme un mythe n’ayant jamais aperçu la moindre trace matérielle de ses vingt années de production, à l’exception de ses mains-palimpsestes. Seule la chair était là pour en témoigner.

J’ai décidé aujourd’hui de réactiver ce mythe familial avec la volonté de régénérer les conditions de pérennisation d’un savoir-faire. L’ivoire c’est avant tout une couleur, une contexture particulière, un dialogue sensuel que chaque artisan acquiert au fil des rencontres et des tentatives d’apprivoisement de la matière, mais aussi une histoire, des imaginaires. Ce qui se noue et se scelle entre le matériau et la main c’est une écriture et c’est elle qu’il est possible de préserver et de promouvoir au travers d’une véritable alternative au matériau d’origine animal et que l’on connaît sous le nom de tagua ou d’ivoire végétal. Je la vois comme un support sur lequel une écriture ancestrale peut continuer d’évoluer avec son temps.

Ma priorité: concevoir des objets de grande qualité respectueux de la nature, suggérer une nouvelle écologie du paraître. Je suis d'avis que le luxe est un parti pris qui ne dépend pas de la valeur intrinsèque de l'objet, mais du message qu'il véhicule. Il s’agit de conférer au végétal un vrai statut dans l’univers du luxe.